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Methode trager

La légèreté de l’être à soutenir : la méthode Trager

La méthode Trager ou le toucher de l’âme

Les grands principes de la méthode Trager

La méthode Trager est une « technique d’intégration psychocorporelle » qui allie mouvements lents et touchers doux pour rétablir le corps dans sa souplesse originelle et la conscience désinhibée de ses facultés. Il s’agit d’atteindre l’esprit par l’intermédiaire du corps en communiquant au patient les sensations de la relaxation pour qu’il les intègre et se serve de ces ressentis positifs pour éliminer les schémas discordants. Il ne s’agit pas d’un simple massage, ni d’un simple toucher, et son intention dépasse ce que visent d’autres techniques de relaxation, qui insistent moins sur les relations entre les blocages, les tensions, puis le lâcher prise et la rééducation pleine et entière du système nerveux, dans ses applications aussi bien physiques que psychologiques.

Milton Trager, un personnage hors du commun

La méthode tient son nom de son inventeur, Milton Trager, facteur, danseur, gymnaste puis médecin, né en 1908 à Chicago. Il a commencé sa carrière en accompagnant bénévolement des sportifs et des paralytiques atteints de poliomyélite, avant de se tourner vers les blessés de guerre et leurs troubles neuromusculaires. Il se rend compte alors qu’il a un don particulier du toucher, qui lui permet de soulager des douleurs conséquentes. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, il entame des études de médecine passionnées, qu’il termine au Mexique, mais c’est à Hawaï qu’il ouvre son cabinet en 1959, avant de connaître la popularité près de vingt ans plus tard en Californie, pour l’invention de sa méthode, qu’il s’est consacré par la suite à transmettre et à enseigner, jusqu’à sa mort en 1997.


La méthode Trager en action

Une séance type

Une séance traditionnellement dure 1 heure. Le praticien exerce un toucher (différent d’une pression) rythmique et ondulatoire sur tout le corps. Cela lui permet de poser les bases de son « diagnostic » – même si l’on n’est pas ici dans le champ strictement médical – et de communiquer au patient des premières sensations relaxantes et inhabituelles. Il doit se mettre à l’écoute du corps du patient et de ses réponses, pour entrer dans la qualité spécifique de ses sensations et être à même ultérieurement de lui renvoyer une image incarnée entièrement personnelle de ses points de douceur et de sa légèreté structurelle propre. Le praticien de la méthode Trager ne doit ainsi jamais manipuler et son toucher doit être investi de ses propres douceurs et désir d’accompagner. Il propose ensuite une série de ce qu’on appelle des « Mentastics », ou séries de mouvements simples réalisables sans effort, qui permettent au patient de prendre conscience – pour se l’approprier – d’une certaine légèreté et souplesse du corps. On parle souvent de « méditation en mouvement », destinée à retrouver par soi-même les sensations corporelles originellement induites par les mains du praticien.

Le mystérieux praticien

Les qualités requises pour un praticien de la méthode Trager sont assez différentes de celles qui font un bon ostéopathe ou même un bon maître de Shiatsu. On peut dire que si ça marche, c’est que la contagion s’opère entre la main du praticien et le corps du patient. Mais la main de l’un est alors véhicule des mots /maux de l’autre, en ce qu’elle doit accueillir, interpréter l’écho d’une tension et de la question qui l’accompagne, pour tendre la piste d’une autre réponse possible, faite de sa propre harmonie de personne derrière le thérapeute. « Mon esprit transmet un message de légèreté et de liberté à mes mains et, à travers les mains, aux tissus de la personne qui reçoit. Le praticien sent, à la réponse des tissus du receveur, quand l’esprit de celui-ci a bien reçu le message. Il s’agit de transmettre un ressenti de mon inconscient à son inconscient. » Milton Trager


Indications thérapeutiques de la méthode Trager

Les maladies de la relation à l’autre

La méthode Trager, dans son approche holistique et humaniste, peut être bénéfique dans l’accompagnement de très nombreuses maladies, peut-être même de toutes les maladies.  Toutefois, c’est principalement sur les douleurs – qu’elles soient morales ou physiques – que les spécificités de la méthode trouvent particulièrement à s’exprimer. On citera par exemple les situations de handicap, de déficience, de dépendance, les troubles du comportement, les blessures narcissiques et leur cortège de burn out ou réactions au harcèlement…

Les contre-indications de la méthode Trager ou les maladies rétives

Les contre-indications sont plutôt rares, mais on déconseille plutôt l’utilisation de la méthode Trager sur les maladies purement inflammatoires ou infectieuses, en cas de phlébite ou de troubles de la coagulation, en cas d’artérite évolutive ou d’accident cérébral récent. La méthode Trager ne traite pas non plus les très graves maladies psychiatriques, mais elle est en revanche particulièrement efficace dans le cas des syndromes post-traumatiques et de l’anxiété.


Des hypothèses thérapeutiques prometteuses

Le traitement des céphalées

Il semblerait que la méthode Trager soit particulièrement efficace pour soulager les maux de tête chroniques. Une étude pilote aléatoire a été menée en 2004 sur une cohorte de trente-trois patients qui souffraient de maux de tête au moins une fois par semaine, depuis plus de six mois. La cohorte a été divisée en trois : le premier tiers a reçu une simple médication, la seconde une médication accompagnée d’un traitement psychologique, la troisième une médication (toujours la même, bien sûr), accompagnée d’une thérapie Trager. Au bout de six semaines, les patients du troisième tiers de la cohorte présentaient nettement moins de maux de tête que les autres et avaient également moins recours aux médicaments. On attend la suite…

Trager contre Parkinson

Même si là encore les études en sont à leurs débuts, il semblerait que la méthode Trager permette de réduire la rigidité induite par la maladie de Parkinson. Une étude s’est attachée en particulier au fonctionnement déficient des bras entraîné par cette maladie dégénérative du système nerveux. Après traitement Trager, les trente patients étudiés ont vu régresser la rigidité de leurs bras de 32% (rigidité mesurée 11 minutes après la fin d’une séance). Certains chercheurs en ont déduit que la méthode Trager pourrait « inhiber le réflexe d’étirement », augmentant ainsi la souplesse du muscle.